Avr 232012
 

La première fois que j’ai acheté des oeufs au marché, c’était aux Pays-Bas. Evidemment, il y avait des tas d’oeufs différents, avec des noms barbares, certains reconnaissables (genre groot, c’était gros et de fait, ils n’étaient pas petits), d’autres moins. C’est ainsi que j’ai rencontré les scharrelei. Comme le fermier ne parlait pas français, impossible de traduire, il m’a donc littéralement expliqué que ce sont des oeufs qui courent, en d’autres terme, papa poule et maman poule sont en liberté et se gambadent. Depuis, en Belgique, les fermiers me prennent pour une barjot quand je demande des oeufs qui courent.

S’en suit le fait qu’à mon bureau, en fait, il y a un jardin. Avec parfois des moutons dedans. Et souvent des poules. Je ne sais pas trop à qui ils sont mais ils aiment bien rester chez nous (ou aller se ballader à côté de l’autoroute aussi, fleurer bon le bon d’échappement). Mais pendant plus d’un an, papa poule et maman poule courent mais point d’oeufs courants. Jusqu’à il y a un mois ou 2 environs. J’ai assisté à un suicide d’oeuf qui court. Ou plutôt un meurtre non intentionnel. Maman poule a pondu sur le béton. Je vous laisse imaginer le drame, il y a encore les traces de blanc d’oeuf dans la cour arrière de mon boulot. (1) Tout cela m’a quelque peu secouée (de rires, même si ce n’était ni drôle pour maman poule, ni pour le petit-suicidé).

Et puis ? Et puis plus rien pendant plusieurs semaines. Il y a maintenant 3 semaines, j’ai découvert un matin, 2 oeufs pas loin du lieu du crime. Maman poule s’était fait un petit nid douillet en feuilles mortes et avait donc pu pondre sans crime passionnel. Ces oeufs qui courent sont certes petits et tous blancs à l’extérieur mais avec un gros jaune dedans (oui j’ai gouté, et oui ils sont bons). Et puis ? Et puis plus rien pendant 2 semaines. Et là, que vois-je ? 5 jolis oeufs. Je m’empresse de les ramasser (mon estomac a de bons souvenirs des derniers). Je me dis que c’est la nature, la vie, tout ça. Que c’est bon les oeufs, plein de protéines. Et ce matin, j’ai surpris une réunion au sommet près du nid. Maman poule, 2 de ses copines et papa poule semblaient perdus. Les oeufs ont disparu par l’opération du Saint Nordi. Ça caquetait en tout sens et dès que j’ai montré le bout de mon nez, ça s’est éparpillé de tous les côtés.

J’ai créé, sans le savoir, un drame familial sans poulailler : le mystère des oeufs qui courent !

(1) J’ai fait une photo avec mon gsm mais je n’ai jamais su la sortir de là, donc elle y est restée. Mais vous auriez pu réaliser l’ampleur du drame qui s’est déroulé à quelques mètres de mon pc de travail, depuis lequel je vous écris.

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