Un job de rêve

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Sep 302012
 

Je n’ai jamais été pacifique. Jamais. Mais j’ai un job qui me correspond bien. Je suis dans le batiment. Plus exactement, dans la destruction de bâtiment et la mort de ses occupants. Tueur à gage quoi, sauf que mes employeurs connaissent mon penchant pour la destruction massive, et que c’est pour ca qu’ils m’engagent. Après mon passage, il ne reste en général plus rien. Ni homme, ni murs, ni objets. Juste une grande surface calcinée et morte. Impossible donc de remonter jusqu’à eux.

Toutes mes opérations se déroulent de la même manière : Nikos charme les gardes aux portes d’entrée par tous les moyens. Parfois en se déguisant en femme, en faisant livrer des pizzas, en mettant un bon match au pub irlandais du coin ou juste avec une bonne mousse. Ce gars connait tous vos points faibles et vous ferait faire n’importe quoi. Même ouvrir la porte à des cinglés comme nous. Puis c’est Obs et Emfy qui font le boulot. Emfy, c’est la copine d’Obs. Quand elle bosse, il bronche pas, il admire. Quand il bosse, elle l’encourage en gueulant comme une cheerleader. Emfy est une garce. Si tu lui montres un mur, elle le bousille, et c’est tant mieux, je la paye pour ca. De toute façon, elle peut pas s’en empêcher : il faut qu’elle fonce dedans, qu’elle distende les parois. Jamais assez de place pour cette fille, elle a la folie des grandeurs. La dentelle, c’est pas son truc, non, quand elle passe, tout trépasse. Je l’ai même déjà vu bousiller des canalisations, c’est pour dire. N’empêche, elle a une de ses classes dans sa petite combi noire… Obs lui, c’est le mec lourd de chez lourd. S’il avance dans le couloir, tu peux crever pour réussir a doubler. Il prend son temps, tout en finesse. Et punaise, il sourit tout le temps. Il bouffe en souriant, il boit en souriant, il tue en souriant. Au contraire d’Emfy qui est chargée de la casse, lui son truc c’est les pièges. Ne serait ce pour qu’on se fasse pas attraper par les poulets. Si tu rentres dans un endroit où il est passé, t’as intérêt à faire gaffe où tu poses les pieds. Ses mines font la taille d’un cheveu. Mais au moins, une mine ca explose proprement. J’ai jamais réussi à m’y faire à ses poisons qui stagnent dans l’air ambiant, où à ses colonies de bestioles qui envahissent les murs. Je trouve ca lâche… Tu respires ca, tu touches ca, tu crèves, sans savoir pourquoi, mais tu douilles bien et les murs s’effritent sans que tu t’en rendes compte, mais un jour, il ne reste que de la moisissure. L’autre truc que j’aime pas chez Obs, c’est qu’en plus d’être gros, il se ballade avec son fatras, et il en oublie un peu partout. Il sème des cartons de matos et des emballages de bouffe partout où il passe. M’enfin, chacun ses vices, et il est trop compétent pour ne pas être engagé.

Ensuite on quitte l’endroit, et en vitesse.

Un jour, j’suis resté près de l’immeuble le temps du processus, avec une tente, un thermos de café, et des sandwichs au beurre de cacahuète. J’me croyais au ciné à regarder un bon film en 3D, son surround, haute définition. Le pied. Les salles qu’Emfy à dégommé, pas de soucis, sauf quand parfois elles explosent parce que les fondations tiennent plus. Auquel cas, la barraque est foutue rapidement. Mais en général, c’est le bordel d’Obs qui fait s’écrouler le truc. Je sais pas comment expliquer. Même à distance, tu sais et tu sens que ça suinte de pourriture. T’as des mines qui s’enclenchent au passage d’un rat et là, bam, c’est une pièce qui explose, dégueulant des miasmes et des poisons qu’il avait mis. Ca fait un joli spectacle, mais à l’intérieur, ca doit pas être la joie. Le pire, c’est quand les cibles rentrent chez elles, persuadées que leurs gardes ont été efficaces. Les cris qu’elles poussent en voyant l’état des lieux, tu les entends résonner longtemps. Tu sais qu’ils ont envie de sortir, mais qu’ils sont empêtrés entre l’horreur de ce qu’ils voient et les pièges d’Obs, surtout. Vraiment pas la joie j’vous ai dit. Ils auraient mieux fait de rester en vacances. La fin, on la connait tous. Les types meurent, et la maison s’écroule.

J’adore mon taff. Mon nom, si vous avez besoin de moi, c’est BPCO. Bronchopneumopathie Chronique Obstructive dixit mon acte de naissance, mais c’est trop long, je préfère BPCO. Nikos est parfois connu sous le pseudo de Nicotine, Emfy d’Emphysème et Obs d’Obstruction Bronchique. Casser du poumon, c’est le pied.

Août 032012
 

Elle pénétra dans son laboratoire. La pièce était sens dessus dessous. Certains appareils avaient même disparu. D’autres avaient été déplacés dans le sas de sécurité. Le voleur avait dû être dérangé pour laisser l’endroit dans un tel état. Elle se dirigea vers le mur du fond, tapa son code dans un mouvement réflexe, routinier. Un écran de contrôle apparut. Elle chargea le dernier log. La surprise se peignit sur son visage quand elle réalisa qu’il était signé de sa main et qu’il datait de la nuit dernière.

Xanopia
Laboratoire du docteur Phoeb
Quartier 17860-B-QV25
18ème jour du 3ème calendrier lunaire
23h52

Nous avons enfin fait aboutir nos années de recherche et avons créé le premier trou noir de synthèse de la galaxie. Toutes ces sondes avalées ne nous auront pas appris ce qui se cache dans ce mystère de l’univers mais notre entreprise ne fut pas vaine. Enfin un trou noir domestique, étudiable à loisir. Il est de petite taille, à peine une tête d’épingle mais sa puissance est saisissante. Il a commencé à aspirer tout ce qui se trouvait à sa portée dans le laboratoire. Nous tentons encore de le contenir. Il semble insatiable. Il a avalé toutes les sondes que nous lui avons présenté, quelle qu’en soit les dimensions. Le phénomène est impressionnant. J’ai un doute tout de même, je me demande si cette petite chose ne serait pas douée d’intelligence. Mes collaborateurs ont presque réussi à le maîtriser, de façon à ce que cette expérience ne fasse pas plus de dégâts. Je…

Elle se remit à lire le log depuis le début. Que faisait-elle ici ? Elle reprit sa lecture, ayant oublié ce qui venait d’être mis à sa connaissance. Impossible de se souvenir. Que faisait-elle hier soir ? Que faisait-elle il y a 5 minutes ?

Derrière elle, une petite bulle noire de 2mm de diamètre flottait dans l’air, attentive.

Mar 082012
 

J’ai mis longtemps à le comprendre, mais c’est devenu une évidence. Je suis une fétichiste des mots. Pas les mots susurrés au creux de l’oreille. Pas ceux que l’on me glisse au réveil, les yeux embrumés de sommeil. Ni ceux qu’on me jette à la figure, emplis d’une passion débordante. Non ! Ceux écrits. Ceux que je lis. Ceux qui laissent une telle place à mon imagination qu’ils m’excitent jusqu’à un point de non-retour. J’ai d’abord lu des romans érotiques, cachant avec soin ma dévotion pour la collection « Harlequin ». J’avais 15 ans et la honte d’avouer que je trouvais les délices de ma sexualité naissante entre les lignes d’une aventure fictive. Je découvrais et m’ouvrais à un univers qui me satisfaisait. Je n’avais pas besoin du contact de ces autres, bien réels, qui m’entouraient. Qui aurait pu me comprendre ? Cela a duré un temps puis ne m’a plus suffi. J’ai essayé de rencontrer des hommes, c’était bien, mais frustrant. Il me manquait quelque chose. Aucun d’eux ne savait me séduire avec des mots. Je rêvais secrètement de recevoir une lettre, un mot doux. Oh pas de romantisme, loin de là. Je voulais du cru, je voulais du sexe, je voulais ressusciter les émois de ma jeunesse. Mais… rien.

Quelques années plus tard, l’explosion d’internet m’a fait rencontrer de nombreux hommes. D’abord les mots puis les images, les photos, les vidéos. De contacts virtuels en rencontres réelles, mes relations évoluaient. Le contact en chair et en os permettait aux échanges de se faire plus osés, plus explicites. Arrivés à ce stade-là, l’équilibre s’en trouvait altéré. Avec les images, je perdais une part de mon plaisir ; il me manquait les mots, les phrases, le texte. Ce n’est qu’après plusieurs relations que j’ai compris. Tout allait bien jusqu’au moment où la réalité devenait exclusive. Avec certains, cela durait quelque temps ; avec d’autres, une fois que nous avions “consommé”, la relation devenait purement charnelle et il me manquait ce piment littéraire. Quand j’en parlai, certains me fuirent alors comme la peste, me traitant de déviante ; d’autres jouèrent le jeu, car après tout, cela ne leur demandait pas tant d’efforts que cela, de continuer à avoir en parallèle avec moi, cette relation érotique virtuelle. Mais la plupart se décourageaient au bout d’un moment. Je suis aussi tombée sur des incapables. Des hommes incultes ou qui ne savaient pas écrire. Je réalisai qu’une mauvaise orthographe était pour moi aussi frustrante sexuellement qu’un homme manquant de doigté, de patience ou de douceur. J’avais besoin d’un amant qui sache écrire. Toutes les nuances littéraires s’appliquaient. Une faute devenait pour moi rédhibitoire et un amant dont les mots étaient choisis avec soin, qui flirtait au travers de la langue de Molière me faisait un effet prodigieux. Ma passion se mesurait à l’éloquence de mes partenaires.

Eric est alors entré dans ma vie. Je sentais une certaine pudeur chez cet homme. Je la sentais à travers ses mots, à travers le soin qu’il apportait à chacune de ses phrases. Il était un candidat idéal pour annoncer tout de go mon fétichisme… mais je n’osais plus. Lui avouer, c’était prendre le risque de perdre le trésor qu’il devenait chaque jour davantage à mes yeux épris. Nous sommes allés doucement, un pas à la fois. Je me sentais comme une maîtresse qui guide un jeune puceau dans les méandres de l’érotisme virtuel. J’excellais quand lui s’initiait. A aucun moment il n’a proposé de passer à l’image ; et pourtant, j’avais l’impression de connaître chaque petite parcelle de son corps, tant nos descriptions respectives se faisaient précises.

Et puis un jour, il m’a écrit une lettre d’amour. J’ai reçu ce mail comme une gifle en pleine figure. C’était délicat, attentionné et empli d’une violence érotique qui me laissa pantoise. C’était une prose digne de celles que s’envoyaient les amants naguère, où la passion et les partages ne laissaient plus aucun secret l’un pour l’autre. Et nos peaux, à nous, ne s’étaient même jamais touchées, nos yeux jamais croisés ; je ne pouvais qu’imaginer à quoi il ressemblait. J’ai tenté de lui répondre avec autant de fougue. J’ai échoué. Je finis par le remercier et lui avouer que cette déclaration me laissait sans voix… J’étais séduite. Il ne m’a pas répondu. J’eus peur de l’avoir contrarié, de ne pas avoir été à la hauteur, d’avoir tout gâché par mon incapacité à lui offrir ce qu’il m’avait si gracieusement présenté. Je tentais de reprendre contact tandis que j’imaginais le pire. Il ne me restait que son aveu délicat… et l’attente… L’angoisse aussi ! J’étais proche de l’hystérie. Je lisais et relisais son mail. J’en connaissais tous les mots, j’imaginais avec extase l’intonation de cette voix que je ne connaissais pas encore. Elle résonnait dans ma tête sans me laisser de répit. Je lisais entre les lignes les mots qu’il ne m’avait pas écrits et qui enflammaient mon esprit autant que mon corps. Et s’il ne revenait jamais ? J’étais à la fois frustrée de ne plus avoir de nouvelles et terriblement excitée par son style d’écriture et le contenu de sa dernière missive.

Vous avez reçu un nouvel email.

Je ne m’y attendais plus, mais c’était lui. Il s’excusait, banalement. Rien à voir avec son dernier email, comme si ce n’était pas le même homme, car ce n’étaient plus les mêmes mots. Mais c’était bien lui pourtant. J’aurais préféré qu’il ne s’excuse pas, qu’il assume de m’avoir laissée dans un état pareil pendant des jours. C’était comme si lui aussi ne réalisait pas à quel point ses mots écrits pouvaient me consumer. Mais comment aurait-il pu savoir ? Il me proposait une rencontre le soir même pour se faire pardonner avant de signer : Je t’embrasse tendrement au creux des poignets. C’était comme si j’avais reçu un électrochoc. Cette simple phrase me fit palpiter jusqu’au creux des reins, avec violence. Je répondis un bref OK avec mon adresse avant de me précipiter dans ma chambre pour soulager l’excitation qui me secouait sauvagement. La tension des derniers jours se libéra dans un orgasme fulgurant, d’une puissance incroyable. J’haletai bruyamment avant de m’assoupir d’épuisement. Je me réveillai en sursaut une heure avant son arrivée, la gorge sèche et une sensation de plénitude me parcourant le corps jusqu’à me faire sourire malgré moi. Je me levai doucement, hésitant à sortir de ma torpeur puis regardai l’heure. Ma fille, il est temps de te bouger ! Une douche rapide, un passage éclair dans ta garde-robe ! J’agis à l’instinct. J’étais en train d’enfiler mes escarpins vernis quand il sonna. J’arrive, une minute !  J’ouvris la porte. Il n’y avait personne. Je restais interdite sur le palier. Je m’apprêtais à refermer quand mes yeux se posèrent sur le paillasson. Un petit mot y avait été déposé. Je le ramassai et me mis à le lire. Je ne sais pas ce qui me prend, tout à coup, j’ai peur de vous décevoir. Oubliez-moi ! NON ! Il n’avait pas pu faire ça ! Les larmes me montaient aux yeux malgré moi. C’est le regard trouble que je vis s’approcher un quarantenaire vers mon appartement. Je suis désolé, je n’aurais pas dû vous laisser ce mot, j’aurais dû rester. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de vous observer quand vous avez ouvert la porte et… Et vous êtes tellement belle que je suis revenu sur mes pas malgré moi. J’espère que vous saurez…

Il n’a pas eu le temps de finir ce qu’il disait. De toute façon, je ne l’avais ni écouté ni regardé. Il était là. Le trouble de cette rencontre, de ces écrits qui parsemaient notre relation, me fit oublier ma timidité naturelle et je me jetai dans ses bras pour l’embrasser. Il fut d’abord surpris puis il me rendit mon baiser avec passion. Je reculai petit à petit pour le faire pénétrer puis claquai la porte dans son dos. Une  petite voix me soufflait que je ne le connaissais pas, qu’il n’était jusqu’à présent que des mots sur un écran, mais je n’en pouvais plus. J’avais envie de lui comme jamais. Il glissa ses mains sous ma jupe jusqu’à ma taille. Elles étaient gelées, ce qui me fit sursauter. Il s’écarta, surpris, ses yeux interrogateurs posant une question muette : Je vais trop vite ? Je l’embrassai de nouveau fougueusement en guise de réponse. Il en perdit la tête. Je lui pris le visage dans les mains, sur la pointe de mes pieds et j’entrepris de le caresser avec tendresse. Il sourit. Je le guidai à reculons vers le seuil de ma chambre. Oui, tout cela allait trop vite, et alors ? J’avais passé des jours à rêver de ce moment, celui où les mots deviendraient des actes, ces mots que je connaissais par coeur, ceux qu’il avait écrits et ceux que je nous avais inventés. Leurs saveurs me prenaient les tripes à chaque nouvelle pensée. Mon lit ressemblait à un champ de bataille. L’odeur de mon excitation remplissait toute la pièce et les effluves de mes plaisirs solitaires l’excitaient malgré lui. Son pantalon gonflait à vue d’oeil et me donnait envie d’ouvrir ce morceau de jean pour laisser échapper son sexe. Le voir, enfin, rejoindre les délices de mon imagination que ses mots avaient laissée s’évader. Je ne résistai plus et déboutonnai sa braguette, glissant mes mains avec volupté sur son boxer. La dureté de son sexe me fit frémir et fermer les yeux. Je déposai un baiser tendre sur le lycra avant de sauvagement le baisser et laisser apparaître son sexe bandant. Il me bouscula à l’épaule, je tombai à la renverse sur mon lit, ma jupe relevée, les jarretelles aussi tendues que son membre et les jambes écartées dans une invitation muette. Son nez se dirigea instinctivement vers mon calice, comme attiré par son odeur entêtante. Je sentais qu’il cherchait à remplir les lacunes que sciemment je lui avais laissées. Il souleva la dentelle d’un doigt tandis qu’il en glissait un autre dans la fente. J’étais trempée ; les bruits de mon corps contre le sien m’entêtaient. Je ne pouvais plus attendre. Je passai mes mains dans ma culotte pour la retirer et l’attirai lascivement contre moi. Quand il me prit, je crus défaillir. Mon coeur avait pris un rythme fou, je l’entendais battre dans mes oreilles. Je criai mon plaisir, intense, animal, irrévocable. Mes mains sur ses reins l’invitaient à ne plus s’arrêter. Tout se mélangeait dans ma tête, le mail, nos conversations érotiques et la réalité de l’instant. Je ne savais plus si je fantasmais où si tout cela avait réellement lieu. Après tout, les mots pouvaient être tellement réalistes, ils pouvaient me mettre dans de tels états ! J’envisageai quelques secondes la frustration qui m’attendrait au réveil, si une fois de plus, c’était ma tête qui avait fomenté cette histoire pour calmer mon insatisfaction naissante. Quand je me suis réveillée le lendemain, il n’y avait personne, ni de mot glissé sur l’oreiller. Mais j’avais déjà reçu un nouvel email.

***

Les enfants sont couchés, je finis de faire la vaisselle. Mon mari est déjà dans notre chambre, en autiste devant son ordinateur comme tous les soirs. Oh, je ne suis pas mieux et je le sais, mais pour moi, c’est différent. Vous avez reçu un nouvel email. Je l’ouvre, mais je sais déjà à qui m’attendre. Des emails à cette heure-là, il n’y a qu’une personne qui peut m’en envoyer. Passe à la salle de bain, change-toi, enlève ta culotte, remets ton pantalon. Libère tes seins de leur prison de satin mauve et passe tes doigts sur tes tétons jusqu’à ce qu’ils éclosent, ne demandant qu’à être caressés par ma main experte. Ne fais pas de bruit, ne réveille pas les enfants. Si tu te dépêches, je banderai encore quand tu arriveras. J’ai lâché mon téléphone, couru sans un bruit à la salle de bain. Je n’ai pas eu besoin de passer ma main sur mes tétons, ses mots m’avaient déjà enflammée, comme toujours depuis le début de notre mariage. Il savait comment faire, il connaissait mon secret, ma déviance, mon fétichisme des mots.

Ces fesses ? Ses fesses !

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Fév 082012
 

Je ne l’ai d’abord vu que de face… Il était plutôt beau gosse, drôle, sympa mais il restait quelconque. Puis, je l’ai vu de dos. Là tout a changé.

J’avais toujours aimé les fesses des garçons mais celles-là, celles-là étaient en train de m’hypnotiser. La lutte était dure entre la tentation de ne pas décrocher mon regard de son arrière-train et les règles de bienséance que je me devais d’adopter chez nos amis communs. Je glissais une œillade dès que le moment se présentait pour me repaître de la perfection que ce derrière représentait à mes yeux. Fort heureusement, nous n’étions que 2 fumeurs, je sautais sur l’occasion et le laissait me précéder tandis que nous nous dirigions vers l’extérieur.

Le jeune homme ne portait pas de ces pantalons serrés qui sublime normalement tous les postérieurs, même peu gracieux. Il portait une sorte de baggy un peu large mais l’informité du vêtement n’arrivait pas à cacher les formes rebondies du fruit de mon désir. Sa croupe partait bien cambrée pour se rebondir délicatement.

De ses hanches se dégageait le dessin de 2 belles lunes que j’imaginais claires, à l’image du reste de sa peau. Sans être excessivement dodu, ce fessier était charnu, musclé, plantureux, loin de ses derrières certes musclés mais si plats, fades et peu dignes d’un quelconque intérêt. J’imaginais déjà le mouvement de ma main sur un tel terrain de jeux.

Et au moment où cette idée se forma dans ma tête, je pris peur… peur que ces fesses m’échappent. Il ne m’était jamais arrivé de tomber sur un tel chef d’œuvre et encore moins de pouvoir l’approcher, le toucher, le caresser, l’observer des heures durant tout à loisir. Ce jeune homme n’était plus du tout quelconque, il me fallait à tout prix le séduire, le charmer, de façon à accéder à son arrière-train. J’étais tellement fascinée par ses attributs, que je ne pouvais même plus les nommer cul, trop vulgaire pour cet enchantement.

Je n’ai pas pu l’approcher ce soir-là mais nous nous revîmes. J’apprenais la patience, m’abreuvais des apparitions de ce fessier dès que l’occasion se présentait et fantasmais de plus belle sur l’instant où je pourrais finalement y poser la main. Après plusieurs rendez-vous, je n’en pouvais plus, je décidais de vaincre nos timidités respectives et je l’embrassais. Il se laissa faire et je n’attendais plus pour enfin poser ma main dans le creux de ses reins et la descendre lentement vers la croupe tant convoitée.

Je prenais mon temps, voulant garder un souvenir précis de cette première fois. Je le laissais guider le reste de la danse tant j’étais occupée à caresser les courbes du bas de son dos. La sensation était fabuleuse, comme dans les meilleurs de mes fantasmes. Je m’enhardis à y poser les 2 mains, serrant à peine les doigts et le rapprochant de moi, le plaquant contre mon corps. Agripper un homme par les fesses m’avait toujours rendue folle mais ces fesses-là ! C’était encore plus délicieux. Mon cœur s’emballait, j’avais des bouffées de chaleur et mon souffle se faisait de plus en plus court. Je m’enhardis de nouveau et trouvai le chemin vers la peau nue de son dos. Il frissonna, je savais que j’avais gagné, ces fesses-là étaient à moi pour ce soir, entièrement, pures et nues à mes yeux !

Nous sommes allés chez lui et j’y passais la plus belle nuit de ma vie. De nos activités nocturnes je n’ai que peu de souvenirs. J’imagine que c’était bien. De ses fesses, par contre, mon souvenir est aussi net que si je les avais eues sous la main hier soir. C’était un vrai rêve, comme si chaque nouvelle découverte, chaque nouveau pan de ce secret fessier dévoilé était aussi prodigieux que le précédent, des courbes sensationnelles au regard et au toucher. Mais ses fesses étaient maintenant dégagées de ce pantalon et ainsi sublimées dans un boxer, je perdais complètement la tête. Le boxer est aussi tombé bien vite pour laisser apparaître ses fesses à l’air libre.

Ainsi affranchies de tout ce superflu, elles n’étaient que plus belles et paraissaient aussi douces que du lait. Je ne pouvais attendre plus longtemps et allais de ce pas caresser ces rondeurs alléchantes. Hmmm… quel souvenir… aussi douces que la peau d’un bébé, délicatement parfumées de son odeur à lui, un peu sucrée, un peu musquée, j’étais complètement enivrée. Mon cœur battait la chamade quand je posais ma main la première fois sur ce derrière. Je me demande s’il ne s’est pas arrêté quand mes lèvres se sont posées sur le galbe de sa cambrure tant il battait fort dans ma poitrine. Je sais qu’il a pris un peu peur de ma persévérance pour m’activer sur ses 2 fesses mais il y prenait aussi du plaisir donc il arrêta bien vite de se formaliser.

Quand je me suis réveillée le lendemain matin, il me tournait le dos, à la fenêtre, en train de fumer une cigarette. J’observais le reflet du soleil sur sa croupe nue quand il m’assena le coup de grâce de ces quelques mots « je crois que ce sont tes fesses qui me manqueront le plus ». Il n’imaginait pas à quel point les siennes me manqueraient. C’est à ce moment-là que je réalisais que je ne le reverrai plus. Alors je me grisais de ces derniers instants à contempler cette merveille. Mais si je ferme les yeux, je les revois ces fesses qui m’ont tant enflammées, je les revois comme à ce dernier instant dans les rayons d’un soleil naissant. Et je rêve tous les jours d’en retrouver de si captivantes. En attendant, je me gorge des fessiers de passage, avec tout autant d’avidité mais bien moins de passion.