Août 062012
 

C’est un sujet qui me tient à cœur. J’ai beau avoir la parlotte, j’ai aussi l’écoute parfois. Et écouter les autres et soi-même me semble primordial.

À une soirée en France, j’ai rencontré quelqu’un de particulier, qui a changé ma vision de l’écoute. Ce jeune homme dont je ne me souviens plus du nom était sourd-muet. A la surprise de nombreuses de mes connaissances, nous avons entamé une discussion à bâtons rompus, dans le quasi-silence, avec nos mains, nos yeux, tout ce qui était à notre portée. La conversation avec cet homme était passionnante. Peu de temps avant, j’avais entendu parler de la méditation Kinhin. J’entamais le sujet avec lui. Il avait l’air captivé. Je lui parlais de marcher sur l’herbe, de la différence de sensations avec le bitume, j’étais, comme souvent, passionnée par ce que je racontais. Puis il m’a demandé quelque chose qui a tout changé. Il m’a demandé quel bruit faisait l’herbe quand je marche dessus. Il m’a demandé quelle différence il y avait avec le bruit de mon pied sur le bitume. Il m’a fait promettre de faire attention à ce détail à partir de maintenant. Ce que je fais dès que le souvenir de cette rencontre effleure mon esprit. J’écoute ce qui m’entoure, le bruit de mes pas, le bruit de mes gestes, de ces touches sur mon clavier tandis que je tape ces mots et malgré moi, je suis émue d’entendre ce qui à lui restera à jamais inconnu.

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La vie est un cube

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Mar 212012
 

J’aime les métaphores, les images pour représenter la vie. Elle est parfois si compliquée… C’est peut-être pour cela qu’une seule n’est pas suffisante. J’ai envie de vous présenter celle que j’utilise pour me représenter la notion de développement personnel : le cube.

Pour ceux qui auraient vu le film, l’image est aisée à se représenter. Pour les autres, il suffit de considérer le développement personnel tel un immense cube composé de milliers de pièces. Une personne au bout de son propre développement personnel (si tant que cet aboutissment soit réalisable) a visité toutes les pièces, les connaît sans hésitation, en a assimilé tous les recoins. Soyons honnêtes et réalistes, presque personne n’en est là, on a toujours quelque chose à apprendre. Et quand bien même on aurait déjà visité une pièce, l’assimiler dans sa totalité n’est pas si évident et la vie se joue parfois de nous, nous offrant l’illusion que le concept ou la notion offerte à notre apprentissage est intégré. Parfois, cela n’est malheureusement que temporaire, il est souvent nécessaire de revisiter des pièces déjà connues. D’ailleurs la seconde visite semble en général plus facile car nous naviguons dans du (re)connu.

Toutes les pièces peuvent être considérées comme communes. Je vous avoue que là, ne les ayant personnellement pas encore toutes visitées, je ne saurais vous dire avec certitude. Par contre, il est évident qu’il y a des pièces qui se ressemblent d’un individu à un autre. Sauf qu’il faut bien garder à l’esprit qu’il n’y a pas un unique chemin pour atteindre et parcourir une pièce, il y en a des tas. De cela, la conclusion que nous avons tous des pièces visitées et d’autres pas et personne n’a les mêmes. Quand on rencontre quelqu’un qui a exploré une pièce (voire plusieurs) que l’on a également eu le plaisir de découvrir, il arrive souvent un phénomène de reconnaissance, on se sent proche de cet autre individu, même si l’assimilation ne s’est pas faite de la même manière. Mais le concept est intégré pour les 2, d’où la reconnaissance. De là, une nouvelle conclusion. Qui peut se targuer de connaître mieux que soi ce qu’il faut dire ou faire ? Personne. Toi là-bas, oui toi, tu as peut-être visité des pièces différentes des miennes et tu penses mieux savoir que moi. Oui, c’est certain…. Mais seulement au sujet de cette pièce-ci mais moi je connais les autres aussi.

De ceci naît le partage. En effet, la découverte de chaque pièce ne peut se faire que par l’individu seul. Dans le cas contraire (où il est trop guidé, poussé vers la notion), il aura vu la pièce mais n’en aura rien retenu. Ce n’est pas lui rendre service. La seule chose que vous puissiez faire, en tant que connaisseur de ladite pièce, c’est lui montrer la porte voire parfois lui allumer la lumière. Tout le reste n’est qu’une perte de temps et d’énergie. Pour vous… et pour lui. Je sais, c’est difficile d’observer quelqu’un galérer avec sa pièce sans l’aider, le pousser. Je ne vous surprendrais pas si je vous dis qu’il existe certainement une pièce pour cet apprentissage là ^^ Et puis, ouvrir une porte, allumer la lumière, c’est déjà énorme car sans cela, il faut vraiment bien explorer la pièce pour découvrir où sont les prochaines portes.

Que manque-t-il à savoir ? Chaque personne a son propre rythme de visite et d’exploration. Certains y vont comme des tornades, rentre dans la pièce, la traverse, vont à la prochaine, n’ont presque rien retenu et doivent indubitablement y retourner un jour ou l’autre. D’autres prennent leur temps, ça peut être agaçant mais c’est comme ça. Il existe des pièces clés sans lesquelles d’autres pièces ne sont pas accessibles. Au final, ça ne change rien car les pièces inaccessibles nous sont inconnues, on n’a pas l’impression de louper quoi que ce soit ^^

Voilà pour l’image. Où en suis-je dans tout ça ? Personnellement j’entends… J’ai visité des tas de pièces en coup de vent, notamment des pièces clés. On peut dire que je suis en conscience de ces pièces mais je ne les assimile pas. Parfois par choix (c’est trop duuuuuuuuuur !!! Enfin, ça c’est mon mental qui me le dit), parfois parce qu’il faut faire le choix d’aller de l’avant. J’ai eu la chance d’avoir de nombreuses pièces indiquées au cours de mon éducation, souvent même éclairées. Et ces coïncidences m’arrivent encore fréquemment. Une porte m’est ouverte quand j’en ai besoin.

Fév 102012
 

Je me targue d’avoir une ouverture d’esprit large. Bien large. Mais de récentes discussions avec un public soi-disant ouvert d’esprit me fait me poser un certain nombre de questions. Où s’arrête-t-elle ? Peut-on se considérer libre et totalement ouvert d’esprit quand certains sujets sensibles propres à chacun sont abordés ? Ai-je moi-même ces sujets sensibles et alors que sont-ils ? Quels sont mes tabous ?
Et j’ai beau chercher, je n’en trouve pas. Oh, je ne doute pas qu’il y en ait, on a tous nos bêtes noires, celles pour qui il est impossible d’accepter que d’autres puissent fonctionner autrement. Ce n’est pas tant une histoire de jardin secret, on l’a tous. Mais plutôt d’arriver à concevoir que même si ce que soi, on fait, fonctionne, ce que d’autres font puisse fonctionner aussi. Personne ne part avec les mêmes bagages et donc la solution la plus mainstream n’est pas toujours la meilleure. Il y en a d’autres. Adaptées ou non à la situation ou oserai-je même dire à la conjecture.

Dans tous les cas, il me semble prématuré de s’avancer ouvert d’esprit, au sens large du terme, quand on bloque sur certaines ouvertures chez les autres. Fumer, c’est mal, c’est mauvais pour l’entourage, pour ses enfants, pour le portefeuille. Pourtant certains vivent très bien en fumant toute leur vie. Loin de moi l’idée d’en faire une apologie, je conçois juste que ce qui est faux pour moi puisse être vrai pour d’autres. Le principal, dans tout ça, c’est de faire ses choix et de les assumer. Si ça dérape, on prend la situation en main et on agit en adulte : on gère la situation.

Je crois que c’est là que s’arrête mon ouverture d’esprit : tant qu’on reste responsable, je respecte toutes les décisions prises par d’autres que moi (et les miennes aussi).

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